L’immigration

31 mars 2020 | Publications

31 mars 2020 | Dans le cadre de la Semaine d’actions contre le racisme du 21 au 31 mars 2020, nous vous présentons la publication d’une de nos participantes dans le Programme préparatoire à l’emploi pour les personnes immigrantes. 

L’immigration

Pour moi immigrer c’est recommencer, c’est recommencer une vie, recommencer un travail, recommencer un réseau social. Mais ces recommencements exigent toujours beaucoup d’apprentissages. On doit apprendre une nouvelle langue, une nouvelle culture, une nouvelle façon de faire des choses, des choses qu’on a faites toujours de notre façon chez-nous. Même quand on a choisi d’immigrer et on savait déjà les défis qu’on devait surmonter, il y a plein de défis qu’on n’imaginait pas que serait si dur, comme par exemple être loin de notre famille et de nos amis.

Il n’ya pas un temps spécifique qu’on dit « on est déjà adapté à notre nouveau chez-nous ». Pour chaque immigrant ce temps est différent, ça peut être un an, ça peut être dix ans. Mais un pas à la fois, chaque jour on se sent en petit plus à l’aise, un petit peu plus confiant.

Ce qu’on doit comprend lorsqu’on immigre, c’est que ce n’est pas un voyage touristique. Quand on voyage en vacances, on vit seulement des bonnes choses, tout est beau, on aime tout dans la destination touristique, on essaie de la nourriture, on essaie de parler quelques mots dans la langue native. Et après quelques jours on retourne « chez-nous » avec des bons souvenirs et des photos. Mais qu’est-ce qui arrive quand l’endroit de nos vacances devient notre « chez-nous »? Quand la nourriture qu’on a essayée devient la nourriture de tous les jours? Quand la dizaine de mots qu’on a appris et dont on se sentait fier de parler aux natifs devient la langue de tous les jours? Quand on ne retourne pas au confort de notre « chez-nous », parce que cet endroit-là devient notre nouveau « chez-nous »? Ce n’est pas évident.

Pour qu’une immigration soit réussie, il faut avoir deux côtés qui s’aident. D’un côté, il faut que les natifs de notre nouveau « chez-nous » soient ouverts à nous accueillir, prêts à nous apprendre leur manière de vivre et être prêts à comprendre notre façon de vie. De l’autre côté, il faut que nous soyons ouverts à apprendre à propos de la nouvelle culture et à respecter ses règles. Ça ne veut pas dire qu’on doit tout accepter. Ça veut dire qu’en respectant les autres on peut choisir des choses qu’on veut « mettre dans nos valises » et des choses qu’on « enlève de nos valises ».

Je suis très fière que ma famille et moi ayons immigré et je suis très heureuse d’avoir eu l’opportunité de découvrir ce pays et de recommencer ici, parce que c’est un pays très accueillant.

 

Jessica Held

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